01/05/2021
Tarzanide n° 496
1793 vu dans la BéDé
Premier mai, fête du travail. Du travail ? Mais alors pourquoi les syndicats exigent-ils d’officialiser une journée de repos ce jour ? Une fleur en est devenue symbole : le muguet. Vos ancêtres se rendaient peut être dans les bois ombragés de feuillages pour en cueillir (du muguet) … Pas les miens. Chez nous le muguet germait dans le fond du jardin à l’abri d’un mur perpendiculaire au haut talus de la voie du chemin de fer.
- Ça devait être gênant surtout la nuit, la locomotive.
- Ça ne nous dérangeait pas, au contraire. Compte tenu de l'exactitude SNCF, mes grands parents en profitaient pour remettre à l’heure la pendule debout dans un coin de la cuisine. Monte sur la chaise et remets les aiguilles en place, me disait mon grand-père, ajoutant : la mécanique est comme moi, elle est fatiguée !
Pareil à tout le monde, j’ai fini par apprendre que les clochettes blanches du muguet avaient remplacé le rose rouge de la fleur d’églantine. Mon petit voisin et moi avions appris ce changement en lisant une bande dessinée éditée dans l’hebdomadaire COQ HARDI que Marijac avait fondé en 1944.
Nouvelle série, N° 38 du 16 août 1951
Les vignettes sont signées de Le Rallic, l’un des plus talentueux illustrateurs pendant les années 40 et 50. Il était lié d’amitié avec Marijac et le dessin de ses chevaux comptait pour beaucoup dans sa réputation. L’homme disparut victime d’un cancer en 1968. Nous aurons bien l’occasion de reparler de lui lorsque nous aborderons le célèbre film Fanfan La Tulipe réussi par Christian-Jacques puis transcrit en BD par notre Le Rallic.
Je vois que pour ce Premier Mai, la turbulence populaire politique reprend sur les boulevards parisiens. Ce qui, pour l’instant, ne nous empêche pas, mon épouse et moi, d’aller réussir la cuisson d’une souris d’agneau. Ça va nous changer des rouleaux de printemps congelés. Au diable le confinement !
Doc Jivaro
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04/02/2021
Tarzanide n° 481
MARC TRAIL
Vous n'en gardez peut-être pas la mémoire mais ...
... Mais dans notre rubrique n° 479 je vous avais promis d'attirer votre attention sur une curiosité présente dans le n° 232 du COQ HARDI de Marijac daté 31 août 1950. La voici cette curiosité extraite de la série Marc Trail créée par Ed Dodds.
Dans la troisième image du début nous lisons : «Une mère écureuil et ses petits sortent …» etc. Il s'agit bien de mammifères mais pas d'écureuils ! Il s'agit de putois. Vous savez : les charmants animaux qui utilisent leurs glandes anales pour ne pas être fréquentés par d'autres museaux que le leur. Mais comme on le voit dans l'exemple ci-dessus le correcteur français a fait une concession à la censure du moment qui interdisait de mettre en action les odeurs excrémentielles dans les journaux pour enfants. Et c'est ainsi que le brigand Putois devint Monsieur Écureuil. Cependant une image suivante évoque dans le même numéro 232 du journal de Marijac, la réalité de notre monde naturel dans lequel vos anges ne savent pas faire pipi.
Doc Jivaro
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27/01/2021
Tarzanide n° 479
« Mon imprimeur devint intraitable. Il alla, par économie, jusqu'à imprimer COQ HARDI en deux couleurs ...».
On se doute que ce n'est pas Doc Jivaro qui se plaint ici, c'est MARIJAC. Autrement dit : le fondateur de l'illustré COQ HARDI dont le premier numéro doté de deux seules pages fut publié en novembre 1944. Vous avez bien lu : 1944. L'extrait vient d'être prélevé dans la série Documents des Editions Jacques Glenat datée de 1978.
Marijac témoigna souvent de toutes les difficultés qu'il dut vaincre pour réussir à maintenir à flot son journal préféré qui était en même temps le préféré de dix fois dix mille jeunes lecteurs. Mais à partir du jeudi 30 août jusqu'au jeudi 7 septembre 1950, une surprise bien mauvaise marqua notre scolarité : l'hebdomadaire de seize pages dont quatre colorées en quadrichromie devenait tristounet réduit, appauvri à deux couleurs, l'une rouge, l'autre bleuâtre.
- S'il continue comme ça, je ne l'achèterai plus.
C'était la déception de tout notre groupe dans la cour de récréation, à l'abri du gros feuillage d'un platane. Mais non, mais non nos commentaires ne pouvaient pas s'entendre dans l'école puisque le mois d'août appartient aux grandes vacances traditionnelles d'été, celles dont on disait qu'elles devaient permettre aux enfants des familles paysannes d'aider aux travaux pour les moissons.
Marijac, dans le numéro 232 de son Coq Hardi, avait lancé comme un appel au secours dont voici le texte intégral.
Ce même numéro 232 attire encore notre attention par certaines autres particularités à propos desquelles Doc Jivaro tiendra commentaires dans les semaines qui suivront. Cependant, il indique que c'est au n° 234 du jeudi 14 septembre que Coq Hardi retrouva les belles couleurs de la quadrichromie.
Comme quoi il n'y eut guère que six numéros malheureusement capables d'attrister nos yeux d'enfant s'approchant de ses huit années d'âge.
- Déjà huit de moins à vivre !
Doc Jivaro
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26/12/2020
Tarzanide n° 470
PÉPÉ NOËL
C'est un fait récemment historique, oui : historique, que le personnage si peu chrétien d'un « Père Noël » remplace, dans les pays de l'Europe de l'Ouest, pour le 25 décembre, la traditionnelle naissance nocturne d'un Jésus-Christ. La France (ce qu'il en reste c'est à dire presque rien) cesse d'être la fille aînée de l’Église pour se complaire politiquement à ne subsister que comme déversoir d'un trop plein de populations étrangères : de solides gaillards en âge de porter les armes …
… Les armes de l'Islam revanchard.
Du côté de la BD « à la française » des années 1950 LE PÈRE NOËL était un personnage rondouillard doté d'une barbe noirâtre et non pas blanche, inventé pour l'hebdomadaire COQ HARDI par deux complices de longue date : Claude Marin et Marijac.
En fait ce Père Noël est un clochard et sa seule familiarité avec le mythique porteur de cadeaux pour les petits enfants, est la couleur de ses vêtements usagés : le rouge. Lorsque ce faux Père Noël fut publié les clochards n'étaient pas encore promus S.D.F. C'est principalement pendant l'année 1953 que cette créature BD fut publiée sans que l'on puisse dire qu'elle représente une des mieux réussies par l’excellent Marijac. Il est possible qu'elle lui ait été inspirée indirectement par un précédent personnage d'origine américaine et que Marijac connut pendant les lectures de sa jeunesse : le Père Lacloche imaginé par Russel et dont la première parution en France se fit dans le tout premier hebdomadaire MICKEY, celui daté du 21 octobre 1934.
Lorsque je me rendais en vacances d'été en Creuse, dans Chenérailles, ce qui m'amusait c'est que mon oncle, forgeron non dénué de sens artistique, répondait au surnom Mickey donné par ses copains de café-bistro du même âge que le sien. Parfois même ceux-là se suffisaient de l'appeler « Mick ». C'est son neveu qui m'expliqua : « Quand il était enfant il lisait les aventures de Mickey. Il les lisait tellement qu'on riait de lui en le surnommant du nom du personnage de Disney.
Dois-je dire que cet oncle me reprochait parfois de rester la tête immobile, le nez plongé entre deux grandes pages de bandes dessinées ?
Doc Jivaro
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08/10/2019
Tarzanides du grenier n° 380
La décennie d'avant Godzilla
Nos cousins les gérontes gardiens de BD anciennes sont toujours impatients, toujours heureux de vous parler du COQ HARDI créé par Marijac, qu'ils couronnent d'éloges méritées.
Il fut publié quatre (4) séries du titre COQ HARDI, la première et la deuxième s'affirmant comme les mieux réputées. En fait la troisième série de 1 à 18 numéros bi-mensuels, et la quatrième série portant le sous-titre "Je serai" sont parfois abandonnées en marge comme négligeable.
Coq Hardi,1954, Paris
Forcément Doc Jivaro détient le numéro 1 de la troisième série dans un coffre-fort piégé ... S'il fait figurer le numéro 2 de 1954 c'est pour que vous compariez l'illustration de couverture avec une autre illustration parue en 1945, toutes les deux étant de la main de Marijac. Vous constatez plusieurs modifications qui répondent à la différence des formats mais aussi à la surveillance exercée par le code de censure voté en 1949. Celui-là interdisait sans les préciser nommément toutes références, tous sous-entendus au monde infernal dénoncé comme imprégné du péché de luxure. Les titres de journaux destinés aux enfants, titres tels que Satan, Satanas, Satar ou encore Satanax (surhomme façonné par Liquois et Jean D' Alvignac) étaient fortement déconseillés par le bouche à oreille religieux. C'est pourquoi les Mts Satanas de l'édition 1945 sont changés en des "Monts Maudits" pendant les années 1950.
Année 1945, Clermont-Ferrand
Et ce n'est pas à Doc Jivaro de rappeler à votre mémoire que le diable imaginé par les Judéo-chrétiens et les Musulmans n'est que la caricature tardive de l'antique Dieu Pan hyper sexué.
Doc Jivaro
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26/09/2019
Notre page nécrologique
Doc Jivaro vous a assez fréquemment parlé de l'ancien journal Bédé COQ HARDI et il lui arriva aussi de citer deux ou trois fois le nom de Jacques Chirac a proximité de celui de Marijac fondateur du dit journal COQ HARDI.
Aujourd'hui le décès du Président de la République Française des années 1995 à 2007 nous amène à rappeler que pendant sa jeunesse le "Grand Jacques", né en 1932, s'inscrivit en 1946 parmi les nouveaux guerriers de la tribu des Coqs Hardis. A cette occasion son choix se porta sur un pseudonyme explosif BISON IMPÉTUEUX.
C'était le numéro 14 de l'année 1946 et c'était avec ce même numéro que l'illustré de Marijac devenait un hebdomadaire du jeudi après n'avoir été qu'un bi-mensuel du 1 et du 15 de chaque mois.
Personne ne contestera que le surnom BISON IMPÉTUEUX était bien choisi par celui qui toute sa vie conduisit des batailles politiques.
Doc Jivaro
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